Plusieurs experts du système de santé guinéen et ceux de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sont réunis à Coyah pour réfléchir sur le contenu du plan stratégique de l’Institut National de Santé publique pour une période de cinq ans.
Les autorités guinéennes, après le passage de l’épidémie Ebola, sont plus que jamais déterminées à renforcer le système sanitaire national. L’Institut National de Santé publique, qualifié de « bras musclé » du ministère de la Santé, est pris en compte dans le cadre de cette dynamique.
A Coyah, plus d’une vingtaine d’experts planchent du 27 au 28 décembre, sur l’élaboration d’un plan stratégique de développement pour la période 2019-2023. L’objectif de cet atelier est de « discuter et obtenir les éléments » de ce plan, d’en identifier la vision, les missions et les valeurs de l’Institut national de Santé publique (INSP).
Vingt-trois ans après sa création, l’Institut national de santé publique est loin d’assurer ses fonctions essentielles, au bénéfice du système sanitaire national.
L’INSP est confronté à un véritable dysfonctionnement dans sa gouvernance institutionnelle, une insuffisance de financement notamment la subvention de l’Etat, des ressources humaines qualifiées et motivées etc… Mais aussi, sur le plan de vue opérationnel, ce n’est un secret pour personne aujourd’hui de souligner que l’INSP a une capacité faible dans l’investigation des maladies, épidémies et au niveau de l’environnement.
Cette institution stratégique pour le ministère en charge de la santé publique ne parvient que faiblement, à procéder au contrôle de qualité de l’eau, des aliments et même des produits de santé…
Nouvellement nommé à la tête de l’INSP, Pr Abdoulaye Touré semble comprendre les enjeux et les défis qui interpellent la direction générale de son institution.
« Nous nous attendons à un plan stratégique opérationnel qui fixe le cap pour les cinq prochaines années. Les domaines d’intervention d’un institut national de santé publique sont très immenses et nous sommes très très en retard par rapport aux autres pays. Nous en sommes conscients, et voulons savoir comment rattraper ce retard. Mais pour cela, il faut des objectifs à court, moyen et long terme » affirme Pr Touré.
Au bout du processus, ce plan stratégique de développement de l’INSP élaboré, constituera un document de plaidoyer à l’endroit du gouvernement et des partenaires.
Pr Mandy Kader Kondé, Consultant pour l’élaboration de ce plan stratégique, conseille que pour réussir un tel exercice, il y a lieu de « dépassionner » le débat car, croit-il, pour un système de santé performant, il faut un bon institut de santé publique.
«L’INSP est le bras musclé du ministère de la Santé, en collaboration avec les autres départements. Le ministère en tant que tel, élabore la politique et veille à sa mise en œuvre. Mais il faut des agences d’exécution nationales, indépendantes du point de vue de l’autonomie administrative et financière, mais qui font des travaux spécifiques au nom du ministère de la Santé » a-t-il rappelé.
souce: Guineetime.com